Interview du Dr Yossef Ben Meir, Président de la Fondation du Haut Atlas

Nous aimerions présenter le Dr Yossef Ben-Meir, président de la Fondation du Haut Atlas (HAF), l'organisation à but non lucratif avec laquelle nous travaillons pour réaliser cette mission.

Yossef est un ancien volontaire du Corps de la paix, père de deux adolescents, et il travaille au Maroc pour promouvoir le développement durable depuis 1993. Ses amis proches lui ont officieusement décerné le titre de « Planteur d’arbres », un titre qu’il dit être le plus reconnaissant de porter dans ce monde.

• Qu'est-ce que le HAF et qui en sont les bénéficiaires ?

La Fondation du Haut Atlas est une organisation à but non lucratif qui s'engage à améliorer la qualité de vie des populations tout en préservant la santé de l'écosystème. Depuis 2003, nous avons planté plus de trois millions d'arbres et contribué à la construction de systèmes d'eau potable dans des villages et des écoles bénéficiant à environ 9 000 personnes. Nos ateliers d'autonomisation ont mobilisé plus de 800 femmes dans neuf provinces. Nous avons aidé à construire des salles de classe et des systèmes d'irrigation avec des membres de coopératives, des étudiants universitaires, des agriculteurs, entre autres. Nous défendons également les projets prioritaires des communautés par le biais d'engagements directs avec des dirigeants et des décideurs des secteurs public et privé, ainsi que de publications en plusieurs langues à travers le monde. Nos partenariats universitaires nous ont permis non seulement d'offrir des stages et des mentorats aux jeunes, mais aussi de mettre leurs compétences inestimables au service du peuple marocain.

HAF s'engage essentiellement à suivre le chemin déterminé par les communautés pour le changement et le développement et à rassembler des partenaires afin de réaliser la volonté du peuple.

• Comment les femmes sont-elles impliquées dans HAF ?

Les femmes constituent la majorité de notre personnel. Elles dirigent nos projets majeurs, voyagent à l'échelle nationale et internationale au nom de l'organisation, et la plupart d'entre elles ont été bénévoles pour HAF avant de rejoindre l'organisation à temps plein. HAF consacre des ressources et du temps à la création d'un lieu de travail entièrement sûr, ouvert et respectueux.

• Comment HAF fait-il face aux différences culturelles ?

HAF s’efforce de comprendre le contexte mondial afin de pouvoir prendre les décisions appropriées dans la gestion de nos relations internes en tant qu’organisation, tout en fournissant des conseils et un soutien aux communautés que nous servons. En effet, nous nous efforçons de tout cœur d’être participatifs et justes, ce qui est absolument essentiel pour que nous puissions appliquer efficacement ces normes essentielles dans nos partenariats et nos affaires externes.

• Quel impact l’utilisation de l’huile d’Argan a-t-elle sur l’environnement ?

La popularité de l’huile d’argan a entraîné une grave disparition de l’arganier. À son apogée, ce déclin atteignait jusqu’à 500 hectares par an. Mais les arbres en voie de disparition ont aussi un impact social. La transformation des noix d’argan en huile est une activité traditionnelle menée principalement par des femmes dans de petites coopératives au Maroc. Le processus est laborieux et répétitif, effectué jour après jour, pendant des années. Chaque acte de ce processus est répété un nombre infini de fois. Le salaire pour tout ce travail est minuscule. Pourtant, il assure la survie de ces femmes et de leurs enfants. S’il y avait moins d’arganiers, ces femmes n’auraient pas de source de revenus suffisante.

La HAF, avec l’aide de personnes comme FRÉ, s’est engagée à faire face aux impacts environnementaux et sociaux liés à l’utilisation de l’huile d’argan. L’organisation s’est engagée à planter des arganiers, une dépense qui dépasse les moyens du gouvernement marocain. On constate toujours un déclin annuel, mais heureusement, il n’est pas aussi rapide. De plus, les arbres plantés par FRÉ ne sont pas destinés aux grands propriétaires terriens, mais plutôt aux coopératives et aux petits agriculteurs, ce qui les aide, ainsi que les femmes qui ont le plus besoin de cette opportunité.

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Le partenariat HAF- FRÉ a débuté au début de FRÉ et s'est développé au fur et à mesure que les deux organisations se sont développées. La capacité de HAF à produire des arganiers en pépinière, à moindre coût, s'est améliorée chaque année, et la capacité de FRÉ à soutenir la plantation d'arganiers dans les communautés marocaines s'est accrue à mesure que les gens du monde entier ont appris à connaître et à apprécier les produits FRÉ .

Les bénéfices pour ces femmes marocaines et leur environnement ont été et continueront d’être profonds.